Les extraits au CO2 en question
Les extraits au CO2 m’intriguaient depuis longtemps mais je n’arrivais pas à trouver beaucoup d’informations, et encore moins de fournisseurs en proposant en France. A force de recherches, j’ai fini par comprendre l’utilité des extraits au CO2 et leur différence avec les huiles essentielles. La différence entre l’extrait au CO2 et l’huile essentielle concerne leur mode d’extraction.
L’huile essentielle : l’extraction par entraînement à la vapeur d’eau :
source photo : www.exchem.fr
Le principe de l’alambic est assez simple : on chauffe de l’eau dans laquelle macèrent les plantes dont on veut obtenir l’essence. L’eau ainsi chauffée va progressivement se transformer en vapeur d’eau et entraîner avec elle des molécules non miscibles dans l’eau. Le refroidissement de la vapeur va entraîner une condensation et la séparation de deux phases : l’eau qui deviendra l’hydrolat et les fameuses molécules que l’on a cherché à extraire qui ne se mélangent pas dans l’eau et restent en surface.
L’extrait CO2 : l’extraction par CO2 supercritique
source photo : www.exchem.fr
Comment fonctionne cet extracteur bizarroïde ?
Le principe est le suivant : on utilise le CO2 dans un état particulier : un état supercritique, c'est-à-dire qu’il n’est ni liquide, ni gazeux, mais il est les deux à la fois. Pour arriver à son point supercritique, le CO2 subit des transformations grâce à des conditions de température et de pression particulières, que l’on fait varier en fonction du résultat que l’on veut obtenir.
Pourquoi l’état supercritique est-il intéressant ?
L’état gazeux va pénétrer le cœur des cellules pour en extraite les molécules qui vont ensuite se dissoudre dans l’eau de la cellule. Puis, la vapeur empreinte de ces molécules va s’échapper du corps cellulaire. Ensuite, il suffit de modifier les conditions de pression et de température pour transformer l’état supercritique en gaz et le récupérer chargé des molécules.
Les différences liées à la méthode d’extraction
La première des choses concerne l’entraînement à la vapeur d’eau, qui, du fait de sa température élevée, peut thermiquement dénaturer voire dégrader certains composants des huiles. L’autre désavantage de cette technique d’extraction concerne la sélectivité des parties de la plante. En effet, on ne récupère par cette méthode que les composés non miscibles dans l’eau. Enfin, l’utilisation de l’entraînement à la vapeur d’eau présente un faible rendement et un temps d’extraction élevé.
Par comparaison, l’extraction au CO² supercritique permet d’extraire les principes actifs à température tout à fait modérée (environ 30°c). De plus, on peut agir sur les conditions de pression pour choisir d’extraire uniquement les composés huileux volatiles (extraction sélective ou se) par moindre pression ou bien l’intégralité des principes actifs par forte pression. Enfin, l’extrait obtenu est « pur », c'est-à-dire qu’il ne contient plus aucune trace de solvant, pesticide et autre produit chimique que la plante a pu rencontrer au cours de son existence.
Sources d'information: www.exchem.fr, études de Ebrahimzadeh (2003), Pourmortazavi (2007), Safaralie (2008)